La population de Montréal en 1741 - ville et faubourgs
Un recensement reconstitué1
À la suite du colloque sur le 50e anniversaire de la fondation du Programme de recherche en démographie historique de l’Université de Montréal, tenu à l’Université de Montréal les 13 et 14 mai 2017, nous avons proposé aux responsables du PRDH de relever les renseignements contenus dans l’ouvrage « Un recensement inédit de Montréal en 1741 » publié par Édouard-Zotique Massicotte dans les Mémoires de la Société Royale du Canada en 19212, afin d’éventuellement intégrer ces renseignements à la base de données du Registre de la population du Québec ancien.
Le recensement de 1741, est un document manuscrit, conservé autrefois aux Archives nationales du Québec à Montréal, dont le véritable titre est Recensement fait en cette ville par la Compagnie des Indes pour les indiennes et autres effets prohibés pour être marqué en vertu de l’ordonnance des messieurs le Gouverneur et Intendant3. Il revêt une certaine importance pour identifier la population de Montréal un siècle après la fondation de Ville-Marie. C’est pourquoi plusieurs auteurs ont déjà analysé les données du recensement de 1741 dont l’historienne Louise Dechêne4. Dans un tableau concernant l’estimation de la population de Montréal et croissance comparée, l’auteure indiquait qu’en 1741 la ville de Montréal comptait 387 maisons et 70 dans les faubourgs pour un total de 591 ménages pour une population de 3 575 habitants comprenant les communautés religieuses mais excluant les militaires en fonction dont le nombre était d’environ 250 en 1740.
À partir du texte de Massicotte, nous avons fait une lecture attentive des informations contenues dans les pages 9 à 60 du recensement de 1741. Pour chaque renseignement mentionné, nous avons essayé d’établir les noms et prénoms précis des individus qu’ils soient propriétaires ou occupants des 506 habitations répartis dans 467 maisons.
Pour les fins de notre recherche, nous avons largement utilisé les informations nominatives du Dictionnaire généalogique des familles du Québec des origines à 1730 de René Jetté, de la base de données notariales Parchemin5, de l’Aveu et dénombrement de l’île de Montréal en 17316, du Terrier de Montréal7, de la base de données Pistard8 et de la base de données Adhémar9 du Centre canadien d’architecture.
1Cette recherche ne comprend pas les habitants des autres paroisses de l’île de Montréal.
2Mémoire de la Société Royale du Canada, section 1, série III, mai 1921, vol. XV, p. 2-61.
https://archive.org/stream/unrecensementine00mass#page/8/mode/2up
3Le document d’origine qui était aux Archives nationales du Québec à Montréal en 1971 a disparu des collections de BAnQ Vieux-Montréal.
4DECHÊNE, Louise, « La Croissance de Montréal au XVIIIe siècle » dans Revue d’histoire de l’Amérique française, vol. 27, no 2, septembre 1973, p. 163-179
5Base de données notariales Parchemin, Société de recherche historique Archiv-Histo, Montréal, 2017.
6ROY, Antoine, L’île de Montréal en 1731. Aveu et dénombrement des Messieurs de Saint-Sulpice, seigneurs de Montréal, Québec, Archives de la province de Québec, 1943, 176 p.
7Livre terrier de la seigneurie de Montréal dans Les Origines de Montréal, Société historique de Montréal, 11e livraison, 1917, p. 41-354. https://archive.org/stream/lesoriginesdemon00mont/lesoriginesdemon00mont_djvu.txt